Amélioration de l’accès aux soins au Niger : L’UNICEF et le BMZ joignent leurs efforts pour contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité infantile dans la région de Zinder
Constamment engagé aux côtés du Gouvernement nigérien pour le bien-être des Enfants, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) appui la mise en œuvre de la politique nigérienne de couverture sanitaire qui vise entre autres à améliorer l’accès aux soins pour un plus grand nombre de personnes vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les populations des zones rurales. Dans le cadre du Programme « Renforcement de la résilience au Sahel (SaRES) » financé par le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), cet appui se traduit par plusieurs initiatives dont l’accompagnement des relais ICCM (Gestion des cas communautaires intégrée).
Dans la région de Zinder qui est de loin la plus peuplée du pays et avec l’un des plus faibles taux de couverture sanitaire, cette approche a efficacement contribué à l’accès aux soins et à la réduction de la morbidité et la mortalité des enfants. La prise en charge des formes simples du paludisme, de la diarrhée et de la pneumonie par les relais ICCM, a apporté un grand soulagement aux populations de cette partie du pays où l’accès aux soins est entravé par plusieurs facteurs, notamment la démographie galopante, la forte densité qui caractérise le milieu rural et l’insuffisance des infrastructures sanitaires.
Des volontaires choisis dans la communauté, par la communauté, pour la communauté
Au cours de la descente de presse effectuée au mois de mai dans la région de Zinder pour documenter les interventions de l’UNICEF financées par le BMZ, à Angoual Mako dans la commune rurale de Gafati, le relais ICCM, Manirou Hassane, a confié à notre équipe de reporters que ses collègues et lui avaient tous été désignés par l’assemblée villageoise, et qu’ils ont ensuite suivi à Gafati, une formation de plus de 10 jours sur leurs tâches de relais. « Mon père et ma mère sont tous de ce village, tous les habitants sont les miens ; je suis entièrement disponible à aider ma communauté et il n’y a pas de sacrifice que je ne peux consentir pour cela. Le travail de relais communautaire est pour moi une grande opportunité pour être largement utile à ma communauté », a souligné Manirou Hassane.

A Washkalé, un village du département de Mirriah, le Relais ICCM, Habou Mamane, s’était installé à l’ombre vespérale de sa concession, sur une natte en plastique avec à l’autre pan une jeune femme qui est venue faire diagnostiquer son enfant. Habou Mamane avait à côté, sa malle contenant les outils et les produits médicaux à sa disposition. Après avoir recueilli les informations nécessaires auprès de la femme, le relais ICCM sort de sa malle une sorte de chronomètre et observe l’enfant avec une attention très appliquée sans doute focalisée sur les mouvements respiratoires du patient. Après le diagnostic, il a remis à la mère des médicaments et lui a indiqué le dosage et la durée du traitement.

« Je traite les formes simples du paludisme, de la pneumonie et de la diarrhée chez les enfants de 2 à 59 mois, nous avons été formés et équipés pour détecter et traiter ces trois (3) pathologies chez les enfants de cette tranche d’âge », a précisé le relais ICCM. « Après avoir diagnostiqué un enfant, si nous constatons qu’il souffre de la forme simple de l’une de ces trois (3) maladies, nous allons le traiter avec les produits à notre disposition. Mais si l’enfant présente une autre forme de paludisme, de pneumonie ou de diarrhée qui dépasse notre compétence, nous le référons au CSI pour une prise en charge adéquate. Il en est de même au cas où nous constatons que l’enfant souffre d’une autre maladie que celles que je viens de mentionner », a expliqué Habou Mamane.

Les relais ICCM sont à l’œuvre pour prévenir les maladies courantes chez les enfants
Selon Manirou Hassane, chez les enfants qu’il prend en charge, la prévalence entre le paludisme, la pneumonie et la diarrhée varie en fonction des saisons. « Nous accueillons plus d’enfants souffrant de paludisme pendant la saison pluvieuse, avec la prolifération des moustiques, et nous enregistrons également une hausse du nombre des patients souffrant de diarrhée, en raison de l’insalubrité occasionnée par les eaux de pluies. A la saison froide, les enfants souffrant de pneumonie sont les plus nombreux », a renseigné Manirou Hassane.
A titre préventif, le relais ICCM de Angoual Mako sensibilise constamment les parents sur les dispositions à prendre pour éviter ces trois maladies à leurs enfants. « Nous conseillons aux parents d’assainir leur environnent et de dormir avec leurs enfants dans des moustiquaires appropriés et bien disposés pour éviter le paludisme », a affirmé le relais ICCM. « En ces moments actuels (ndlr : au mois de mai), nous conseillons aux gens de ne pas passer la nuit dans une maison très chaude, cela pourrait provoquer la pneumonie. Pour ce qui est de la diarrhée, nous exhortons les parents à maintenir une bonne hygiène et à veiller à la propreté de l’eau et des aliments de consommation », a-t-il ajouté. Le travail de sensibilisation effectué par Manirou Hassane et ses collègues de Angoual Mako, n’a pas manqué de produire de bons résultats : « Auparavant, je traitais en moyenne environs dix (10) enfants par jour. Mais grâce à l’intensification des sensibilisations que nous menons, cette moyenne a sensiblement diminué, il arrive même des jours où on ne nous présente aucun enfant malade », a indiqué le relais communautaire.
Un grand soulagement pour les habitants des localités éloignées des centres de santés
Il y avait quelques instants, Baraka a remarqué que son enfant avait le corps chaud et qu’il a même perdu son entrain habituel. Le bébé avait l’air de souffrir du paludisme, et la jeune femme s’est alors précipitée chez Manirou Hassane pour en savoir plus sur l’état de santé de son enfant. « Le relais a examiné mon enfant et il ma donné des produits pour le traitement », a confié Baraka, l’air satisfaite. « La consultation et la prise en charge ne m’ont pris que quelques minutes ; je n’ai pas eu à marcher jusqu’au CSI à plusieurs kilomètres d’ici pour soigner mon enfant. Maintenant, je peux tranquillement vaquer à mes occupations ménagères », s’est réjouie la femme. « La présence de ces relais dans le village est pour nous d’un très grand soulagement », a-t-elle ajouté.

De son côté, le Chef de village de Angoual Mako, Oumarou Souley, a témoigné que les relais de sa localité prennent efficacement en charge les cas de paludisme, diarrhée et pneumonie qui sont les maladies les plus fréquentes chez les enfants. « La présence des relais ICCM dans notre village y favorise la prise en charge à temps des enfants souffrant de paludisme, de diarrhée ou de pneumonie et y réduit l’évacuation et le décès d’enfant pour cause de l’une ou l’autre de ces trois (3) maladies », a affirmé le Chef de village de Angoual Mako. Selon Oumarou Souley, au temps où il n’y avait pas de relais ICCM à Angoual Mako, même pour soigner les enfants atteints des formes simples de paludisme, pneumonie et diarrhée, les parents étaient obligés de se rendre à Gafati, à plusieurs kilomètres de leur localité. « Cela empiétait considérablement sur le temps consacré aux occupations quotidiennes et occasionne inévitablement des dépenses supplémentaires », a relevé le Chef de village. « La voie qui relie Angoual Mako et Gafati est d’ailleurs impraticable à un moment de la saison des pluies, on était ainsi obligé de se rendre à Zinder ou à Mirriah pour soigner les enfants », a-t-il poursuivi. « Maintenant qu’il y a des relais ICCM dans notre village, les enfants souffrant de ces trois formes de maladies sont pris en charge à temps, sans que les parents aient des kilomètres à parcourir et de l’argent à dépenser », a laissé entendre Oumarou Souley.

Il faut rappeler que dans son engagement à accompagner le gouvernement nigérien en matière d’accès aux soins pour les populations vulnérables, l’UNICEF a remis, le 8 mai 2025, les clés de 551 motos Yamaha DT-125 au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, sur financement de l’Alliance GAVI et le BMZ. Cet important appui en matériel roulant renforce sensiblement la capacité des agents de santé à atteindre les zones éloignées et permettra ainsi aux populations d’accéder à des services de santé de base. A cette occasion, la Représentante de l’UNICEF au Niger a souligné qu’au-delà de leur aspect logistique, ces motos symbolisent l’engagement commun de rejoindre chaque enfant, chaque femme, chaque famille même dans les zones les plus reculées.
Boubacar Hamani LONTO
Envoyé Spécial
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