Société : Lancement officiel des activités de la 35ième édition de la Journée de l’Enfant Africain au Niger
La Ministre de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni, a présidé, ce lundi 16 juin 2025 à Niamey, le lancement officiel des activités de la 35ième édition de la Journée de l’Enfant Africain (JEA). Au Niger, l’édition 2025 de la Journée de l’Enfant Africain est célébrée sous le thème : « Financement de la protection des enfants au Niger : quelle alternative dans le cadre de la refondation ? », afin d’engager des réflexions sur des solutions novatrices, pérennes et réalistes pour un financement efficace et durable de la protection de l’enfant dans notre pays. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux du Ministère de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, en présence de la Représentante Adjointe de l’UNICEF au Niger, du Gouverneur de la Région de Niamey et de plusieurs autres personnalités. Plusieurs centaines d’enfants ont également pris part à cette cérémonie.

« Amener l’enfant à ne plus douter de son destin »
Dans son mot de bienvenue, le Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Division Abdou Assoumane Harouna, a rappelé que l’Etat a initié en amont plusieurs politiques publiques aussi importantes les unes que les autres qui ont favorisé l’amélioration de la santé, de l’éducation et de la protection de l’enfant. « Il s’agissait de notre responsabilité collective en tant qu’autorités jusqu’au plus haut niveau, mais également celle de la communauté toute entière », a affirmé le Gouverneur de la région de Niamey. Il a également indiqué que les résultats de ces politiques publiques au profit des enfants ont été atteints grâce aux financements traditionnels existants à travers l’État et ses Partenaires techniques et financiers. Pour le Général de Division Abdou Assoumane Harouna, ces acquis restent à consolider et beaucoup reste à faire, d’où la question : « quelle alternative dans le cadre de la refondation ? ». « Il s’agit d’appel, d’invitation à se mettre au service de l’enfant afin de l’aider aujourd’hui et demain à se relever, à se battre, et à l’amener à ne plus douter de son destin. Il s’agit de prospecter des pistes alternatives, supplémentaires, c’est-à-dire d’aller au-delà des actions ponctuelles pour réussir un changement systémique à travers des financements multiformes dont les financements participatifs, l’encouragement aux financements privés, la promotion des financements innovants et les financements philanthropiques », a-t-il souligné.

« La protection de l’enfant n’est pas une option, c’est une obligation morale, sociale et légale »
Pour sa part, la Représentante Adjointe de l’UNICEF au Niger, Mme Ainhoa JAUREGUIBEIΤΙΑ, a expliqué que le thème national choisi pour la 35ième édition de la JEA pousse à une réflexion profonde et pragmatique sur les moyens de garantir une protection effective et durable aux enfants, face aux défis multiples auxquels ils sont confrontés. Selon Mme Ainhoa JAUREGUIBEIΤΙΑ, la protection de l’enfant n’est pas une option, c’est une obligation morale, sociale et légale, le socle sur lequel bâtir une société juste, équitable et prospère. « Un enfant protégé, c’est un enfant qui peut grandir en toute sécurité, recevoir une éducation de qualité, accéder aux soins de santé de qualité et s’épanouir pleinement pour devenir un citoyen responsable et productif », a-t-elle affirmé.
Aussi, la Représentante Adjointe de l’UNICEF a rappelé qu’au Niger, malgré les efforts considérables déjà consentis par le gouvernement, les partenaires techniques et financiers et la société civile, de nombreux enfants sont encore exposés à des vulnérabilités alarmantes : la pauvreté, la malnutrition, le travail des enfants, la mendicité, la pratique du mariage des enfants, la violence sous toutes ses formes, conjuguées avec les effets dévastateurs des crises sécuritaires et climatiques. « Ces défis exigent des ressources financières conséquentes et une allocation stratégique pour être relevés efficacement », a-t-elle souligné. Elle a aussi ajouté que le thème national invite également à explorer des alternatives innovantes et pérennes en matière de financement. En effet, pour la Représentante Adjointe de l’UNICEF, dans le cadre de la refondation du Niger, il est impératif de repenser les approches et d’identifier de nouvelles sources de financement, tout en optimisant l’utilisation des ressources déjà existantes.

Elle a, par ailleurs, signifié aux enfants qu’ils sont l’avenir du Niger, la force vive de demain et que les adultes ont la responsabilité de leur offrir un environnement sûr et propice à leur épanouissement, avant de les rassurer en ces termes : « Nous, UNICEF, nous nous engageons à redoubler d’efforts pour que vos droits soient respectés, que vos voix soient entendues et que vos rêves puissent se réaliser ». Mme Ainhoa JAUREGUIBEIΤΙΑ a enfin adressé ses sincères remerciements et tous ses encouragements à la Ministre de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale pour son engagement personnel en faveur de la réalisation des droits des enfants au Niger. « Vous pouvez compte sur l’appui et le soutien inconditionnel de l’UNICEF pour vous accompagner dans cette noble et exaltante mission en faveur des enfants du Niger », a-t-elle rassuré.
« Il est temps d’agir ensemble et durablement »
Procédant au lancement des activités commémoratives de la JEA, la Ministre de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni, a souligné que les enfants sont des êtres innocents et porteurs d’espoir qui incarnent non seulement la joie et l’unité au sein des familles, mais surtout l’avenir de nos nations. Elle a rappelé qu’à l’échelle internationale, le thème retenu pour l’édition 2025 est : « Planification et budgétisation des droits de l’enfant : progrès depuis 2010 » en vue d’inviter les États à faire le point sur les avancées réalisées depuis que le Comité Africain des Experts a appelé à un engagement renforcé pour un meilleur financement des droits de l’enfant. Selon Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni, au Niger, le comité national d’organisation a adapté ce thème en : « Financement de la protection des enfants au Niger : quelle alternative dans le cadre de la refondation ? », afin de réfléchir à des solutions novatrices, pérennes et réalistes pour un financement efficace et durable de la protection de l’enfant. « Protéger un enfant, c’est l’éloigner de tout abus, violence ou exploitation. Cette mission, bien que transversale, constitue un secteur spécifique qui mérite une attention accrue. Nous devons tous, en tant qu’acteurs sociaux, politiques, communautaires ou économiques, reconsidérer notre implication dans cette noble tâche », a-t-elle laissé entendre.

Après avoir évoqué les conséquences néfastes de la négligence de la protection des enfants, la Ministre de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a avancé que renforcer la protection des enfants, c’est bâtir une société apaisée, solidaire et tournée vers l’avenir. « Il nous revient de leur offrir un environnement sûr, où ils peuvent rêver, espérer et construire », a-t-elle indiqué. Elle a lancé un appel solennel à l’ensemble des acteurs, notamment les institutions, les communautés, les familles et les partenaires, à redoubler d’efforts pour une meilleure protection des enfants au Niger. « Le meilleur investissement, c’est celui que nous faisons dans notre jeunesse. Il est temps d’agir ensemble et durablement », a affirmé Pr Sidikou Ramatou Djermakoye Seyni.
Outre les différentes allocutions, l’évènement a été marqué par des animations artistiques dont des danses chorégraphiques présentées par des enfants talentueux, ainsi qu’une prestation de slam qui met l’accent sur la responsabilité des parents dans la protection des enfants. A la fin de la cérémonie, les enfants ont solennellement remis l’Argumentaire à la Ministre de la Population, de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

Rappelons que la Journée de l’Enfant Africain a été instituée en 1991 par l’Organisation de l’Unité Africaine devenue Union Africaine, pour honorer la mémoire de plus de 600 enfants sud-africains tués à balle réelle le 16 juin 1976 à Soweto, lors d’une manifestation pacifique pour revendiquer leurs droits à une éducation de qualité. Les activités commémoratives de la JEA servent également de cadre pour une mobilisation sociale d’envergure en faveur des droits des enfants.
Boubacar Hamani LONTO
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