Santé : L’UNICEF et ses partenaires contribuent à l’amélioration des indicateurs de la vaccination dans la région de Zinder
La politique de vaccination au Niger vise essentiellement à atteindre une couverture vaccinale de 90 % de la population cible, réduire le nombre d’enfants à zéro dose, améliorer la prestation des services de vaccination de routine, renforcer les systèmes de santé, notamment la chaîne du froid pour la conservation des vaccins, sensibiliser les communautés à l’importance de la vaccination, et mettre en place des campagnes nationales de vaccination contre des maladies telles que la rougeole et la poliomyélite. Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et ses partenaires dont le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ) et l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI) sont constamment aux côtés du Gouvernement nigérien pour une mise en œuvre efficace et efficiente de la politique vaccinale du pays, afin de renforcer le système immunitaire des enfants de 0 à 5 ans et de les protéger contre les maladies potentiellement mortelles, notamment la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la varicelle, l’hépatite B et la poliomyélite.
Dans la région de Zinder, plusieurs Districts sanitaires dont celui du département de Mirriah ont bénéficié de cette harmonisation des efforts du Gouvernement, d’UNICEF, du BMZ et de GAVI. Cette collaboration multilatérale a permis d’améliorer considérablement les indicateurs de la vaccination dans le département de Mirriah où votre reporter a recueilli les témoignages de plusieurs acteurs et bénéficiaires. Dans ce département, de 2019 à 2024, plus de 202.000 enfants de 0 à 11 mois ont été vaccinés contre la tuberculose, et 175.477 enfants de cette même tranche d’âge ont été protégés contre la Diphtérie, la Coqueluche, l’Hépatite B, le Tétanos et l’Haemophilus Influenzae. A la même période, 174.338 enfants ont été vaccinés contre la rougeole, et 159.164 femmes enceintes sont protégées contre le tétanos maternel et néonatal dans le même département de Mirriah. Ces efforts louables du gouvernement et ses partenaires se poursuivent et continuent de produire des résultats probants.
« Mieux vaut prévenir que guérir »
Au niveau communautaire, l’engagement des acteurs locaux et la prise de conscience des populations en matière de vaccination, sont loin de faiblir. Ce qui explique, en cette matinée de mai 2025, la présence de plusieurs dizaines de femmes avec leurs enfants au CSI de Koleram, dans le département de Mirriah, malgré les lourdes tâches ménagères auxquelles elles ne peuvent se dérober. Chacune attend patiemment son tour pour présenter son enfant à l’agent de santé pour la dose de vaccin requise en fonction du calendrier vaccinal. Comme l’on pouvait s’y attendre, dans ces circonstances l’ambiance au CSI de Koleram est dominée par les pleures des enfants apeurés par les blouses blanches et les seringues, ainsi que les causeries des femmes dont certaines se partagent leurs expériences de mère.
Faiza Moutari, une femme âgée de 20 ans, était parmi les mères venues faire vacciner leurs enfants au CSI de Koleram. Selon ses témoignages, elle y vient régulièrement faire vacciner son enfant, conformément au calendrier vaccinal. « Je viendrai également pour les prochaines échéances de vaccination, ça y va de la santé et du bien-être de mon enfant. D’ailleurs, j’ai suivi toutes les consultations prénatales dans ce CSI, c’est aussi ici que j’ai accouché mon enfant, sans difficulté. », a affirmé Faiza Moutari. « Je ne peux pas me permettre de manquer une séance de vaccination pour mon enfant, mieux vaut prévenir que guérir », a-t-elle souligné. Elle a poursuivi en relevant qu’à force d’être sensibilisées, les femmes de sa communauté sont aujourd’hui fortement conscientes du rôle de la vaccination dans la santé et le bien-être de leurs enfants, ce qui explique leur présence en grand nombre à chaque séance de vaccination. « Elles savent aussi qu’un enfant vacciné et un enfant non vacciné ne sont pas les mêmes, l’enfant vacciné est moins vulnérable », a ajouté la femme de 20 ans.

L’appui de l’UNICEF et ses partenaires a été déterminant dans l’amélioration de la couverture vaccinale locale
La responsable du CSI de Koleram, Mme Aboubacar Fassouma Rabi, s’est également réjouie des résultats obtenus dans son entité sanitaire grâce à la conjugaison des efforts du gouvernement, de l’UNICEF, de BMZ et de GAVI dans la protection des enfants contre les maladies. « L’appui de l’UNICEF et ses partenaires a permis d’améliorer la couverture de vaccination au CSI de Koleram. Même si nous avons la volonté de travailler, si nous n’avons pas les moyens nous ne pourrions pas faire grand-chose, donc cet appui a été déterminant dans l’atteinte des résultats probants que nous avons enregistrés », a- relevé la responsable du CSI. « En effet, l’UNICEF a mis à notre dispositions différents antigènes qui ont permis d’éviter la rupture, et il nous a dotés d’une chaine de froid de bonne capacité pour la conservation des antigènes. Il y a également le financement des sortie foraines avancées », a-t-elle détaillé. Soulignant que ce ne sont pas toutes les mères qui se déplacent sur plus de 5 kilomètres pour faire vacciner leurs enfants, Mme Aboubacar Fassouma Rabi a affirmé que les sorties foraines financées par l’UNICEF ont permis à leurs agents de santé de se déployer dans les localités reculées pour pouvoir vacciner les enfants.
« En 2024 dans notre air de santé, les enfants vaccinés au penta sont au nombre de 222, en 2025, on a eu à vacciner 290 enfants. Vous avez remarqué l’écart entre ces deux nombres et cette augmentation du nombre d’enfants vaccinés résulte des sorties foraines avancées que l’UNICEF a financées », a annoncé la responsable du CSI de Koleram. « Pour qu’il ait encore plus d’enfants vaccinés, nous demandons aux Partenaires Techniques et Financiers de nous doter en matériel roulant et renforcer le financement des sorties foraines avancées », a-t-elle plaidé. A cet effet, il faut rappeler que l’UNICEF récemment doté le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique de 551 motos Yamaha DT-125 dont 509 sur financement de l’Alliance GAVI et 42 sur financement de la coopération allemande (BMZ). Cette importante dotation renforce sensiblement la capacité des agents de santé à atteindre les zones reculées et permettra ainsi aux populations d’accéder à des services de santé de qualité.

Par ailleurs, selon la responsable du CSI de Koleram, les activités de sensibilisations effectuées par les agents de santé et les relais communautaires ont amené un changement positif de mentalité au niveau des mères. « Celles-ci respectent de plus en plus les rendez-vous pour la vaccination de leurs enfants », a-t-elle affirmé. « A cet effet, nous sollicitons également de l’UNICEF et ses partenaires, la réhabilitation de la radio communautaire pour pouvoir massivement sensibiliser la population sur les différentes thématiques liées à la santé », a souhaité Mme Aboubacar Fassouma Rabi.
Notons qu’en matière de vaccination axée sur la lutte contre une épidémie ou l’éradication d’une maladie, il y a une étroite collaboration entre le Niger et le Nigeria voisin à travers les entités sanitaires de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. Par exemple, le CSI Dan Tchiaou dans le département de Magaria, région de Zinder, selon le Chef CSI, M. Abdourahamane Adamou, organise des séances de synchronisation avec le Nigéria voisin chaque fois qu’il y a une campagne de masse comme la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite « Des équipes de ce pays voisin viennent nous aider à vacciner les villages frontaliers du Niger. Et nous sommes également aux côtés des nigérians aux moments de leurs campagnes de vaccination de masse », a expliqué M. Abdourahamane Adamou. Cette collaboration entre les entités sanitaires transfrontalières renforce la surveillance épidémiologique et contribue à l’efficacité des campagnes de vaccination dans ces zones où les mouvements de population sont très fréquents entre les deux pays.

Boubacar Hamani LONTO
Envoyé spécial
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